Robot et tracteur autonome
Les robots autonomes en viticulture sont de plus en plus présents dans les vignobles. Ils se déclinent en tracteur et robot (plus compact) interligne ou enjambeur. Les démonstrations se multipliant depuis 5 ans, la gamme de matériels et leur polyvalence est train de s'accroitre d'une année sur l'autre. Leur arrivée dans le milieu agricole est une véritable révolution car il s'agit tout d'abord d'une nouvelle technologie, mais aussi par les défis qu'ils relèvent comme le problème de main d'oeuvre, des pratiques durables et une optimisation de la productivité.

Les robots autonomes en viticulture
Ils se déclinent en deux usages :- Robots tracteurs enjambeurs (mono‑rang) :
Machines robustes, souvent électriques ou thermiques, capables de traction importante et d'interventions de travaux de sol ou pulvérisation entre les rangs.

Robot enjambeur autonome TRAXX
- Robots interlignes :
Plus compacts et légers, souvent à énergie électrique, ils ont souvent une polyvalence supérieure aux enjambeurs autonome grâce à leur bras de relevage et 3ème point. En effet, avec ces robots, on peut utiliser la plupart du matériel présent sur le vignoble, sans adaptation au préalable.

Ces machines sont guidées via GPS RTK centimétrique, capteurs optiques, LiDAR ou caméras, permettant une navigation autonome dans les rangs de vigne après un arpentage préalable des parcelles.
Principaux atouts
Du point de vue technique
- Navigation de précision (GPS RTK, segmentation sémantique, LiDAR) : trajectoires stables dans les rangs avec une erreur centimétrique (±2 à 5 cm)
- Stabilité et précision en font des outils très performants dans les parcelles à topographie variable avec pentes et contre-pentes.
- Automatisation de tâches variées : désherbage, pulvérisation ciblée, travail du sol, écimage, tonte…
- Faible compaction du sol grâce à un poids réduit, notamment sur les modèles chenillards ou interligne (souvent < 1 t)
Du point de vue écologique
- Réduction ou suppression des herbicides via le désherbage mécanique de précision, améliorant la biodiversité des sols
- Zéro ou faible émission carbone sur les modèles électriques ou hydrogène avec un fonctionnement silencieux
- Économie des ressources : traitements ciblés, moins d'intrants, optimisation du travail selon les besoins réels de chaque rang
Du point de vue économique
- Moins de main-d'oeuvre : diminution des besoins en chauffeur, parfois deux robots surveillés par une seule personne
- Coûts d'exploitation réduits : peu d'entretien, mises à jour logicielles continues, batteries durables (~2 000 jours de travail)
- Bénéfices indirects : moins de pieds arrachés, gestion du risque en coteaux difficiles
Limites et points faibles
Du point de vue technique
- Débit de chantier inférieur à un tracteur car souvent la vitesse d'avancement est limitée vers les 5-6 km/h.
- Complexité logistique : transport jusqu'à la parcelle, gestion des pannes et pièces détachées
- Arpentage obligatoire : nécessite un paramétrage initial rigoureux de chaque parcelle de vigne. Cette opération obligatoire peut être très longue suivant le parcellaire de l'exploitation.
Du point de vue écologique / contraintes
- Dépendance énergétique : selon modèle, nécessite borne électrique ou réapprovisionnement en hydrogène, réserve d'autonomie
Du point de vue économique
- Investissement initial très élevé : entre 30 000 € pour robots petits interligne, jusqu'à 200 000 € pour les enjambeurs autonomes
- Rentabilité incertaine : coût annuel élevé comparé à un tracteur classique avec chauffeur
- Formation et montée en compétences nécessaire pour gérer la configuration, les mises à jour et la supervision des robots
Les robots et tracteurs autonomes en viticulture représentent une révolution technologique, portée notamment par des initiatives et sociétés françaises. Ils apportent des bénéfices sensibles en matière de durabilité environnementale, de réduction de la pénibilité, de données précises sur les cultures et répond à une problèmatique de disponibilité de main d'oeuvre. Toutefois, leur coût élevé, la complexité d'intégration et la cadence de travail limitée restent des freins, surtout pour les petites exploitations.
La robotique en viticulture est donc avant tout complémentaire à la mécanique traditionnelle : elle intervient dans les situations exigeantes ou pénibles, libère du temps de travail, mais ne remplacera pas totalement les tracteurs classiques pour les opérations à haute cadence sur des grandes surfaces.