[Aller au menu]

Paramètres pratiques de mise en œuvre

Procédure en circuit fermé pour le détartrage d’une cuve © MatéVi
Procédure en circuit fermé pour le détartrage d’une cuve (Photo 4)

La plupart des détartrants chimiques sont fortement caustiques (pH d’une solution à 1% à 20°C > 13) et obtenus à partir d’un mélange concentré d’agents alcalins, d’agents séquestrants et de tensio-actifs.

Il convient de suivre très attentivement les recommandations données par le fabriquant (fiche technique) quant à :
- La compatibilité avec la nature du matériau
- La concentration d’utilisation : elle va dépendre de l’importance de l’encrassement (épaisseur du tartre) et de la nature du matériau
- La température d’utilisation
- Le temps de contact

On verse dans la cuve ou dans le bac de recyclage le minimum d’eau nécessaire pour établir un circuit fermé (100 à 500 litres) et la pompe est mise en marche (photo 4). Dans un récipient à part, la solution détartrante est préparée : elle est incorporée au circuit fermé progressivement pur éviter les chocs thermiques (qui accompagnent la dissolution) qui pourraient détériorer la pompe ou les tuyauteries.

La solution est appliquée en circuit fermé, à l’aide de buses ou sphères de lavage. Il est parfois nécessaire de déplacer ce matériel, en cours du cycle, pour atteindre la totalité de la surface de la cuve.

La concentration pratiquée conditionne la rapidité du détartrage. Les concentrations mentionnées par le fabriquant sont souvent très larges, et il est souvent possible de travailler à des concentrations les plus faibles de la gamme proposée.

Ne pas négliger la possibilité de travailler à des températures plus élevées que la température ambiante, quand cela est proposée, afin d‘optimiser l’efficacité du détartrage ou le temps de contact.

Le circuit fermé est adapté également au détartrage des filtres (Kieselguhr, à tambour…), après le prélavage. Les temps d’application sont assez variables (10 à 90 min).

Le trempage des parties démontées permet au détartrant d’agir sur toutes leurs surfaces copyright MatéVi
Le trempage des parties démontées permet au détartrant d’agir sur toutes leurs surfaces (photo 5)

Pour ce qui est d’une application en trempage (cas des pièces démontées) (photo 5), il convient de suivre les préconisations du fabriquant.

L’absence d’action mécanique, dans le cas du trempage, oblige généralement à un temps de contact plus important (jusqu’à quelques heures) qu’il convient de respecter.

Dans le cas d’un détartrage de surfaces dites « ouvertes », l’utilisation d’un détartrant moussant est la plus adaptée.

La mousse adhère à l’ensemble des surfaces horizontales ou verticales (photo 6).

Les temps de contact recommandés ne dépassent généralement pas les 60 minutes (la mousse finit par « décrocher »). Les outils d’application (canon à mousse, centrale) proposés sur le marché, sans investissement très important, remplissent correctement cette fonction, à condition de respecter les préconisations.

A la fin d’un cycle de détartrage en circuit fermé, si la cuve est totalement détartrée (contrôle visuel) on peut utiliser la solution pour une autre cuve. S’il subsiste du tartre, cela signifie que la solution est saturée. Il convient alors de renouveler l’opération (ne pas recharger la solution). Dans le cas où l’on souhaite recycler ces solutions, et quand cela est possible, il est impératif de bien les saturer. Consulter le fournisseur ou le prestataire qui propose le recyclage.

Bien rincer

Toute mise en œuvre d’une opération de détartrage se termine par un rinçage. Le ou les rinçages à l’eau interviennent quand le contrôle (visuel la plupart du temps) confirme la réussite du détartrage chimique. Dans le cas d’un circuit fermé, le temps de rinçage doit être suffisant pour éliminer la totalité de la solution basique.

Il existe alors plusieurs moyens de contrôler que le rinçage est suffisant ; soit par l’absence de résidus chimiques (test à la phénolphtaléine), soit en vérifiant le retour du pH de l’eau de rinçage à un pH neutre, ou plus exactement au pH de la même eau en sortie de robinet.

Test à la phénolphtaléine

-  Recueillir environ 10 cL de l’eau provenant de l’égouttage du matériel ou de la surface.
-  Verser quelques gouttes de phénolphtaléine. Le rinçage du matériel est correct quand aucune coloration rose n’apparaît.

L’utilisation d’un produit moussant convient à la plupart des surfaces ouvertes copyright MatéVi
L’utilisation d’un produit moussant convient à la plupart des surfaces ouvertes (Photo 6)

Dans le cas d’une application de mousse sur une surface, la disparition complète de la mousse indique la fin du rinçage. Il est cependant souhaitable de procéder à un test à la phénolphtaléine ou avec un indicateur de pH.

Il a été mis en évidence, dans le cas d’un détartrage chimique en circuit fermé, que le meilleur des rinçages est obtenu de la façon suivante :
- Envoyer 100 litres d’eau avec le jet ou la sphère, buse d’aspersion.
- Laisser égoutter 3 minutes.
- Renouveler 3 à 4 fois cette opération.

Plusieurs rinçages séquentiels sont plus efficaces qu’un seul rinçage continu, pour un temps identique d’arrosage.

Enfin, on s’assurera que sur toutes les parties détartrées l’eau s’évacue. En effet, les accumulations d’eaux résiduelles (corps de pompe, point bas de tuyauteries) sont potentiellement des milieux de culture.