[Aller au menu]

Réglage et utilisation des semoirs

1. Le semis à la volée

Généralement assez simple de conception, le réglage d'un semoir diffère en fonction du système d'entraînement du distributeur de semence, qui peut être à débit constant ou proportionnel à l’avancement.
Par commodité, l’étalonnage d'un semoir s'effectue de manière statique sur une zone plane. Lors du semis à la parcelle une légère variation de dosage / ha peut être constatée, ceci est généralement dut aux vibrations (lors du travail) qui augmentent le débit / ha.

1.1. La mise en œuvre du semis

L’utilisation d’un semoir dit « à la volée » nécessite la réalisation d’un lit de semence. Plusieurs passages peuvent être nécessaire afin d’obtenir un lit de semence correct (structure bien émiettée, faible proportion d’adventice, nivèlement du sol suffisant, etc.).

L’étape du semis est simplifiée puisqu’il suffit d’épandre au sol la semence, en respectant la largeur de semis déterminée, puis de rouler le semis. Il est préférable de réaliser ses deux opérations simultanément.

Le tassement du semis est un élément indispensable. Il est généralement assuré par un rouleau type « cultipacker ». Les matériels les plus perfectionnés, de type semis direct, reçoivent des roues qui sont positionnées en biais de part et d'autre du sillon ou bien directement sur la ligne de semi.

 

1.2. Le réglage d'un semoir à la volée

1.2.1. Semoir avec un distributeur à entraînement mécanique (débit proportionnel à l’avancement)

  • Etape n°1 : déterminer la dose / ha (Q) pour semer 100 m² (par exemple)
  • Etape n°2 : déterminer la distance à parcourir (D) pour semer 100 m²
  • Etape n°3 : Déterminer la circonférence (C) de la roue d'entraînement de l'élément semeur
    Dans le cas d'une roue d'entraînement métallique, il suffit de mesurer la circonférence de cette dernière.
    Par contre si la roue d'entraînement est munie d'un pneumatique, ce dernier peut se déformer sous le poids du semoir. Pour déterminer sa circonférence, il faut réaliser une marque sur le flanc du pneumatique, poser le semoir au sol (avec le marquage en bas de préférence), avancer d’un certain nombre de tours de roue (5 à 10) et mesurer la distance parcourue. Cette distance sera divisée par le nombre de tours de roue effectué pour obtenir la circonférence précise de la roue d'entraînement.
  • Etape n°4 : déterminer le nombre de tours de l’entraînement primaire (N) permettant la distribution de semence sur la distance définie lors de l'étape n°2
  • Etape n°5 : vérifier le réglage
    - mettre un faible volume de semence dans la trémie,
    - faire tourner la roue d'entraînement du distributeur afin de le saturer,
    - installer des sacs au niveau de chaque goulotte de distribution ou une bâche sous le semoir, de manière à pouvoir facilement récupérer la semence,
    - faire tourner la roue d'entraînement du nombre de tour (N) déterminé lors de l'étape 4,
    - récupérer la semence,
    - là peser,
    - réajuster l'ouverture du distributeur si besoin.
  • Exemple :
    Densité parcellaire : 5000 pieds / ha
    Semis d'un mélange (avoine vesce) : 100 kg / ha
    Largeur de se
    mis dans le rang : 1,4 m
    Rouleau type « cultipacker » (entraînant le distributeur) : diamètre 600 mm

    Etape n°1
    :
     Q = 100 (kg/ha) / 100 (m²)
     Q = 1 kg pour semer 100 m²

    Etape n°2 :
     D = 100 (m²) / 1,4 (largeur de travail du semoir en m)
     D = 71,4 m

    Etape n°3 :
     C = ¶ x 60 (diamètre du rouleau cultipacker en cm)
     C = 188 cm
     C ˜ 1,9 m

    Etape n°4 :
     N = D / C
     N = 71,4 / 1,9
     N = 37,5 tours

    Etape n°5 :
    Effectuer 37,5 tours de roue d'entraînement, peser la quantité de semence récupérer, si la quantité n'est pas égale à 1 kg, ajuster l'ouverture du distributeur puis recommencer l'étape n°5 jusqu'à obtenir le dosage souhaité.
     

  1.2.2. Semoir avec un distributeur à entraînement électrique (débit constant)

       Ces équipements correspondent généralement à des microgranulateurs (type Delimbe, Sepeba, etc.). La méthode la plus simple consiste à déterminer un débit en Kg/mn, ceci grâce à la formule de calcul D=(QxLxV)/600

  • Etape n°1 : déterminer la largeur de travail (L) en m.
    Elle correspond à la largeur de semis du semoir.

  • Etape n°2 : déterminer la vitesse d'avancement (V) en km/h.
    La vitesse d'avancement sera fonction de la composition du semoir. Dans le cas d'un équipement combiné (semoir+outil) de préparation du lit de semence), la vitesse devra être relativement modérée permettant à l'outil rotatif précédant le semoir de travailler dans de bonnes conditions.

  • Etape n°3 : déterminer la dose de semis (Q) en kg/ha.
    Elle correspond à la dose hectare en plein.

  • Etape n°4 : calculer le débit théorique de semoir (Dt) en kg/mn 
  • Etape n°5 : régler le distributeur en se référant à l'abaque constructeur
    Il suffit de se référer à l'abaque fournis par le constructeur et d'utiliser la valeur de réglage correspondant au débit théorique déterminé lors de l'étape n°4.
  • Etape n°6 : vérifier le réglage
    - mettre un faible volume de semence dans la trémie,
    - actionner le distributeur électrique afin de le saturer,
    - installer des sacs au niveau de chaque goulotte de distribution ou une bâche sous le semoir, de manière à pouvoir facilement récupérer la semence,
    - actionner le distributeur électrique pendant une durée précise (1 mn par exemple),
    - récupérer la semence,
    - la peser,
    - réajuster la vitesse de rotation du distributeur si besoin.
  • Exemple :
    Densité parcellaire : 5000 pieds / ha
    Semis d'un mélange (avoine vesce) : 100 kg / ha
    Largeur de se
    mis dans le rang : 1,4 m
    vitesse d'avancement : 6 km / h

    Etape n°1 
    :
     
    L = 1,4 (m)

    Etape n°2 :
     V = 6 (km/h)

    Etape n°3 :
     D = 100 (kg/ha)

    Etape n°4 :
     Dt = (100 x 1,4 x 6) / 600
     Dt = 1.4 (kg/mn)

    Etape n°6 : 
    Pour vérifier l'exactitude du réglage, il suffit de collecter la semence distribuer et ceci pendant 1 min, de la peser et d'ajuster le réglage si nécessaire.

2. Le semis direct

Cette technique, largement utilisée en grande culture, semble se développer en viticulture. Les différents équipements présents sur le marché sont généralement constitués d'une trémie, de dispositifs tranchant l'enherbement en place et de positionnement des semences, puis d'un rouleau pour la mise en contact entre le sol et les semences.

2.1. La mise en œuvre du semis

Beaucoup moins contraignante que le semis à la volée, la mise en place d'un couvert végétal en semi direct demande le respect de certains paramètres :

  • le sol doit être suffisamment frais (ni trop humide, ni trop sec) afin d'obtenir une levée homogène du semis,
  • la surface doit être relativement plane pour permettre un réglage précis de la profondeur de semis,
  • le choix des espèces dépendra de la capacité du semoir à pouvoir mettre en place des graines de taille plus ou moins importante. Peu de matériel de semis direct permettent d'implanter de la féverole par exemple. Certains constructeurs proposent donc une trémie à multiple compartiments, chacune munies d’un distributeur. Le semis est ainsi plus précis.

Le tassement du semis est un élément indispensable. Il est généralement assuré par un rouleau type « cultipacker ». Les matériels les plus perfectionnés, de type semis direct, reçoivent des roues qui sont positionnées en biais de part et d'autre du sillon ou bien directement sur la ligne de semi.

2.2 Le réglage d'un semoir en semis direct

Les semoirs utilisant la technologie du semis direct utilisent un système de distribution comparable aux semoirs à la volée. Les réglages du distributeur sont donc identiques.
Cependant un paramètre important doit être pris en compte lors de la mise en place de couverts végétaux en semis direct, il s'agit de la profondeur d'implantation de la semence. Ce réglage est assuré par différentes solutions techniques, roues de terrage sur le cadre ou bien sur chaque élément semeur.